Rencontre avec Bernard, informaticien passionné, dont le travail discret mais essentiel permet à l’ensemble des services de la communauté de communes de fonctionner efficacement.
Je n’interviens jamais directement auprès du public, mais je travaille au service de celles et ceux qui sont en première ligne pour les accueillir.
Bernard, informaticien

Quel est votre rôle au sein de la communauté de communes ?
Je joue un peu le rôle d’un architecte des systèmes informatiques. Je m’occupe de tout ce qui concerne les réseaux – câblés ou non – pour superviser l’ensemble des outils informatiques de la collectivité.
C’est un travail d’infogérance au quotidien, qui va du déballage de matériel à l’accompagnement des collègues dans l’utilisation des systèmes d’information.
Je suis en charge aussi bien du matériel informatique (ordinateurs, téléphonie, copieurs) que des logiciels, notamment les logiciels métiers, très spécifiques à chaque service.
Mon rôle, c’est aussi d’apporter les outils adaptés aux besoins des équipes, de les faire évoluer et de veiller à leur bon fonctionnement. Ce que je mets en place a un impact direct sur le travail de chacun, et donc, indirectement, sur le service rendu à la population.
Je n’interviens jamais directement auprès du public, mais je travaille au service de celles et ceux qui sont en première ligne pour les accueillir.
Quelles sont les qualités essentielles pour exercer votre métier ?
Une bonne logique et un esprit d’analyse ! Être capable de comprendre rapidement la relation de cause à effet, c’est essentiel. C’est quelque chose qui s’acquiert avec l’expérience : plus on a été confronté à des situations variées, plus on développe une capacité à identifier les problèmes et à trouver des solutions en temps réel.
Il faut aussi faire preuve d’une grande capacité d’adaptation, notamment face aux urgences ou aux imprévus. Il n’existe pas de scénario unique, donc il faut être capable de raisonner de manière non linéaire, un peu « en étoile », pour envisager toutes les pistes possibles et ensuite structurer et rationaliser les réponses. Enfin, une autre qualité clé, c’est la pédagogie. Quand on intervient auprès de collègues, il faut savoir expliquer clairement les choses, sans jargon technique ni acronymes. Le but, c’est d’être compréhensible pour tous, quelle que soit leur connaissance en informatique.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite faire le même métier ?
Il faut être curieux et passionné. Ce sont des qualités essentielles, car ce métier évolue en permanence. C’est cette curiosité qui alimente l’envie d’apprendre et de progresser. Il faut aussi être capable d’endosser plusieurs rôles complémentaires.
Parfois, on est artisan, dans le sens très concret et manuel du métier, quand on installe, répare ou configure. D’autres fois, on est maître d’œuvre, car on doit piloter un projet de A à Z, tout en collaborant avec des intervenants extérieurs.
Il est donc important d’avoir une bonne compréhension de leurs métiers, de leur vocabulaire, pour bien faire avancer les projets.
Et enfin, on est aussi un peu architecte, comme je le disais précédemment : on conçoit, on structure, on anticipe les besoins pour bâtir des solutions pérennes et cohérentes avec les usages des collègues.

Est-ce que vous auriez une anecdote ou un moment marquant à partager ?
Oh, il y en a beaucoup ! Ce métier m’a offert de nombreuses situations marquantes, parfois drôles, parfois un peu plus sérieuses. Je distingue deux grandes catégories : d’un côté, il y a ce que j’appelle les “Oups” – des petites erreurs sans gravité. Par exemple, ce moment où un collègue m’appelle paniqué parce que « rien ne fonctionne », pour finalement se rendre compte… qu’il n’avait pas branché la multiprise. C’est arrivé plus d’une fois !
Et puis, il y a une autre catégorie un peu plus délicate, que je surnomme le “code 40”. C’est un clin d’œil pour désigner ce qui se passe à 40 cm de l’écran… autrement dit, l’utilisateur ! Ce sont ces situations où, face à une erreur ou un souci, certains préfèrent incriminer la machine plutôt que de reconnaître une négligence ou une mauvaise manipulation. Volontaire ou pas, ce décalage entre la cause réelle et la perception de l’erreur peut rendre les choses plus complexes, mais ça fait aussi partie du métier !
Interview réalisée par Rachel Tlemsani