Interview d’Anne Bouas, Présidente d’Emmaüs Carbonne

Dans le cadre de la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets (SERD) 2025, la Communauté de Communes du Volvestre poursuit son engagement en faveur de l’économie circulaire et de la réduction des déchets, en partenariat avec Emmaüs. Après le succès de la zone de réemploi ouverte à la déchetterie de Carbonne, une zone similaire s’ouvre à la déchetterie de Montesquieu-Volvestre.

Ces deux espaces permettent aux habitants de déposer les objets dont ils n’ont plus l’usage — meubles, vaisselle, livres, jouets ou petit électro-ménager — afin qu’ils soient valorisés par Emmaüs et trouvent une seconde vie. Une initiative qui allie écologie, solidarité et insertion professionnelle.

Rencontre avec Madame Anne Bouas, Présidente d’Emmaüs Carbonne, pour revenir sur les résultats concrets de la première zone de réemploi de la déchetterie de Carbonne et présenter les ambitions de cette nouvelle zone à Montesquieu-Volvestre.

Madame Bouas, est-ce que vous pourriez vous présenter ?

Bonjour. Je m’appelle Anne Bouas, j’ai 65 ans. Je suis élue au conseil d’administration du comité des amis d’Emmaüs Carbonne depuis le 1er avril et j’en ai pris la présidence à cette date.

Emmaüs Carbonne est un partenaire de la Communauté de Communes du Volvestre depuis plusieurs années. Depuis mars 2024, nous avons mis en place une zone de réemploi à la déchetterie de Carbonne. Quels résultats concrets constatez-vous ?

Les premiers résultats sont positifs. Nous constatons que les gens sont plus enclins à recycler qu’avant. La plupart des objets récupérés dans les déchetteries ou ailleurs sont des objets que nous pouvons réemployer, après tests, pour les revendre. Et c’est un grand pas pour la protection de l’environnement, ce qui est très important pour moi.

Diriez-vous que les usagers sont plus sensibilisés à la seconde main ?

Oui, je crois que la sensibilisation des gens à la seconde main augmente. Beaucoup d’entre eux utilisent eux-mêmes des objets d’occasion, car tout devient très cher. Personnellement, j’achète des vêtements d’occasion, et pour l’électroménager, je privilégie le recyclage lorsque je change un frigo ou une machine à laver. Mon fils, par exemple, n’utilise quasiment que de la seconde main.

Une nouvelle zone de réemploi vient d’ouvrir à la déchetterie de Montesquieu-Volvestre. Quelles sont vos ambitions pour ce site ?

Nos ambitions sur cette nouvelle zone de réemploi sont d’abord de faire connaître Emmaüs aux habitants de Montesquieu-Volvestre, afin qu’ils sachent comment recycler et réemployer leurs dons. Il est important qu’ils aient un point de dépôt pour leurs objets, en sachant que nous ne prenons pas tout : uniquement des objets qui fonctionnent. Nous avons parfois des soucis avec les objets issus de la fast fashion, il faut rester vigilants.

Le partenariat avec la Communauté de Communes du Volvestre semble être un levier essentiel. Qu’apporte-t-il à votre action ?

Ce partenariat augmente le nombre de dons que nous recevons, ce qui nous permet de revendre à très bas prix et d’aider des familles dans le besoin. Par exemple, un frigo en bon état peut être donné ou vendu à prix modique à une famille. C’est aussi important pour faire connaître notre action et montrer aux gens que nous existons. Même pour des objets simples, comme des décorations de Noël à 50 centimes, cela permet à ceux qui n’ont pas les moyens de se faire plaisir de trouver leur bonheur chez Emmaüs.

Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?

Oui, depuis que j’ai pris la direction d’Emmaüs Carbonne, ce n’est pas un travail, c’est un plaisir. La gestion reste très rigoureuse, grâce à des collaborateurs et collaboratrices très organisés. Nous mettons l’accent sur le réemploi et le recyclage : textile, articles de sport et de loisirs, mobilier, électroménager, … tout est recyclé.

Pouvez-vous nous parler d’Emmaüs Carbonne, de la capacité humaine, combien êtes-vous ?

À Carbonne, nous avons actuellement 10 salariés : 3 employés administratifs et le reste dans les hangars, au tri et à la vente. Nous avons également une cinquantaine de bénévoles qui trient les objets, les vérifient et participent à la vente tous les jeudis et samedis.

Merci beaucoup, Madame Bouas, pour cet échange.

Avec plaisir !

Interview réalisé par Sabrina Bacchin, Chargée de prévention des déchets au sein de la communauté de communes

Ces zones de réemploi témoignent de la réussite d’une coopération locale au service de l’environnement et de la cohésion sociale. Grâce à la synergie entre la Communauté de Communes du Volvestre et Emmaüs, chaque objet récupéré devient une ressource, et chaque geste de tri, un acte citoyen.